Ma Route sauvageonne.

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mercredi 30 janvier 2019

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Ma Route ! Sauvageonne ! Tu fais le gros dos
Sautant les coteaux, plongeant aux berges d’Allier
Que tu traverses, bousculant son tablier
Puis tu files par les bois, hameaux et pradeaux

Dis moi, te souviens tu, de nos vertes années
Tu rêvais de grandir, la mine benoîte
Tu te faisais belle, quand la pluie miroite
Las ! tu restais sourde, quant-à mes chantonnées

Tu avais marche souple, hanches étroites
Sur le vieux pont de Dore aux épaules rouillées
Dont tu n’as gardé guère que les blancs piliers
Dents de lait qu’on place au creux d’une boite

Voila bientôt trente ans que je le fréquente,
Ton manteau de sable à course cahotante
Tu t’es épanouie comme femme allaitante
Tu es moins insolente plus indolente

Beauté indifférente, ondoyée de sel
Tu passes sans voir les puissants chevaux givrés
Sortant des nuits étoilées, sous cette livrée
Immobiles et blancs tels que mortes chandelles

Dis le connais-tu, ce fier marcheur des brumes,
Fidèle chaque matin croisant mon chemin
Il me sourit me salue en levant la main
Cet ami inconnu dont je m’accoutume ?

Et celui qui au dos du clocher de Crevant
Maquille de rouge un paysage céruse
Réchauffe les guérets qui doucement infusent
Le connais-tu, ma Route, ce gai ci-devant ?

Le reconnaîs-tu, ma Route, quand vient le soir
Dans le ciel déferlant, bleu, mauve, flamboyant
S’échouant aux crêtes violettes des volcans
Griffé par les ramures nues, des arbres noirs ?

 


Joël LEPLAT (tous droits réservés)

La dernière mise à jour de ce site date du 30-01-19