Ris aux mauvais augures, mon P’tit fils !

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mardi 29 janvier 2019

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Il te faudra être muet
Pour ne jamais vomir l’injure
La langue, clouée au palais
Pour n’être pas un jour parjure
On te prédit l’homme si noir
Que toi, bien sûr, tu n’y peux croire
Mon p’tit fils, tu te marres…

Toi, tu babilles quelques mots
Comme de joyeux ricochets
Qui vont rebondissant sur l’eau
Croisant les ondes par maints crochets
Petit bonhomme, tu es l’espoir
Et moi, bien sûr, je veux y croire
Mon p’tit fils, je me marre…

Il te faudra être cul d’jatte
Pour n’être traîné aux croisades
La vie assis sur sur une natte
Laissé pour compte des djihads
On te prédit l’homme si noir
Que toi, bien sûr, tu n’y peux croire
Mon p’tit fils, tu te marres…

Toi, tu poursuis la queue du chat
Qui disparaît dessous la table
Laissant dans la main qu’il lécha
Une chatouille délectable
Petit bonhomme, tu es l’espoir
Et moi, bien sûr, je veux y croire
Mon p’tit fils, je me marre…

Il te faudra les yeux crevés
Pour n’être par l’or ébloui
Le front au ciel toujours levé
Passer sans voir un beau Louis
On te prédit l’homme si noir
Que toi, bien sûr, tu n’y peux croire
Mon p’tit fils, tu te marres…

Sur ta joue un trait de soleil
Où dansent des grains de lumière
Tu t’arrêtes à cette merveille
Et t’y chauffes comme une pierre
Petit bonhomme, tu es l’espoir
Et moi, bien sûr, je veux y croire
Mon p’tit fils, je me marre…

Il te faudra être manchot
Pour ne point le mettre en joue
Les mains ficelées dans le dos
Pour ne pas lui serrer le cou
On te prédit l’homme si noir
Que toi, bien sûr, tu n’y peux croire
Mon p’tit fils, tu te marres…

Tu viens à moi les bras ouverts
Que tu passes autour de mon cou
Ton doigt pointe les raisins verts
Bouche gourmande plissant ta joue
Petit bonhomme, tu es l’espoir
Et moi, bien sûr, je veux y croire
Mon p’tit fils, je me marre…

Il te faudra l’oreille bouchée
Pour n’entendre les hallalis
Tourner la bride à ces bouchers
Et galoper loin du taillis
On te prédit l’homme si noir
Que toi, bien sûr, tu n’y peux croire
Mon p’tit fils, tu te marres…

Toi, tu accomplis des prodiges
Sur ton cheval de bois minable
Que tu mènes comme un aurige
En un voyage formidable
Petit bonhomme, tu es l’espoir
Et moi, bien sûr, je veux y croire
Mon p’tit fils, je me marre…

Joël LEPLAT (tous droits réservés)

La dernière mise à jour de ce site date du 29-01-19